BOLIVIE – ETAPE : LA CULTURE DE LA COCA
Circuit 20 jours : Etape avec les cultivateurs de la coca
Découverte de la culture de la coca
Après le petit-déjeuner familial, vous partez avec votre guide francophone et votre guide local découvrir l’activité principale des familles du village de Coripata: la culture de la feuille de coca.
Depuis des millénaires, la culture et l’usage traditionnel de la feuille de coca, qu’elle soit mastiquée ou prise en infusions, sont originaires de cette cette région des Andes: les Yungas. Aujourd’hui controversée par l’usage des excédents de feuilles produites dans d’autres régions du pays et du continent, cette activité agricole est la principale ressource pour de nombreuses familles de Coripata et des alentours.
Vous irez à leur rencontre dans les champs de coca et dans les séchoirs improvisés pour tout savoir sur cette plante médicinale et les activités agricoles qui en découlent, ainsi que les canaux de vente et de distribution légale.
En fin de journée, retour à la maison familiale et nuit sur place. Excursion privée avec guide francophone et guide local spécialisé
Journée aux champs de coca
Après une bonne nuit à basse altitude avec des températures clémentes (1ere nuit avec un drap seulement 😊) un départ tardif (10h vers les champs de coca La récolte a commencée à 8h…, nous arrivons avec du coca et des empanadas, petite pause précoce pour eux, une aubaine et une occasion de re chiquer de la coca fraîche !
Ici dans la province de Coripata, la culture de la coca est légale et la principale source de revenu. Il y a 3 récoltes par an, elle est entièrement manuelle. Un bon récolteur peut aller jusqu’à 25 livres/jours, payés 4 Bs la livre. (100 Bs = 15 € environ) Après la récolte, il y a un désherbage à la main, laissé sur place, il sert d’engrais. Une journée de sarclage est payée 100 Bs, ça peut monter à 120 quand les cours de la coca sont bons.
Quand la « poche » (tissu entouré à la taille) est pleine, les feuilles sont entreposées dans des sacs à l’ombre pour ne pas fermenter, et quand le sac est plein, il est ensuite transporté au séchoir (sorte de terrasse inclinée, dallée de pierre sur laque est posée une bâche). Après 2/3 heures, le soleil est fort, muy caliente… les feuilles séchées sont entreposées dans un sac, prêtes à être vendues et transportées à La Paz. Pour de larges et grandes feuilles, 1500 Bs les 50 livres (200 dollars), la moitié pour une qualité inférieure.
Généralement les femmes assurent la récolte et les hommes travaillent le sol. Les terrains sont en pentes raides, en plein soleil, sans ombre, le travail est très pénible et exigeant respect et chapeau bas à ces travailleurs endurcis. L’usage de la coca est censé donner de l’énergie pour une journée de labeur. Il s’agit de former une boule de feuilles à peine mâchée et « stockée » sur le côté de la bouche que l’on chique ensuite. En fait, la salive va extraire les principes actifs et les véhiculer dans le sang. Selon l’intensité souhaitée, la boule sous la joue est plus ou moins grosse. Pour certain, elle peut carrément déformer le visage. Un autre usage, non officiel et non autorisé est, selon un procédé chimique, de la transformer en cocaïne. Elle est ensuite expédiée en Europe via le Brésil et l’Afrique où les frontières sont plus perméables… celle produite au Pérou transite également par la Bolivie. Gracias Eliseo notre guide Et muchos besos à la petite Paola avec qui j’ai eu une relation privilégiée.
En allant chez Victor, arrêt dans un séchoir de coca professionnel : il fait au moins 50 degré et bien que le séchoir soit vide, l’odeur de coca est très pressente
Après une pause déjeuner, nous repartons visiter un producteur de miel étonnant et le verger fabuleux de Victor, un homme attachant. Ces 2 visites n’étaient pas prévues au programme mais José, notre chauffeur souhaitait nous faire découvrir les ruches et, Victor, rencontré hier soir à la fête du village nous a spontanément invité à le rejoindre dans ses terres (à part Will, mon agent de voyage local, français, marié à Andréa, fille du village, aucun étranger ne vient jusqu’ici, je ne passe donc pas inaperçue!!)
Production de miel d’abeilles sauvages (méliponides)
Les ruches sont toutes petites par rapport à celles que je connais et les abeilles ne piquent pas. Je n’ai pas souhaité voir celles qui piquent Chaque ruche a des abeilles différentes, pour certaines elles sont toutes petites et ne ressemblent pas aux abeilles que je connais. J’ai pu goûter le miel des 4 ruches ouvertes, hum. Sa production lui permet de vivre en plus des mandariniers et orangers qu’il a sur son terrain. @Georges: tu aurais adoré
VOIR chapitre sur le sujet et aussi https://www.coeurdeforet.com/
Le verger de Victor
Après avoir traverser 2 villages et emprunter une route chaotique, nous arrivons chez Victor. Le lieu est calme et paisible, il dégage une énergie extraordinaire. Victor est un homme touchant. Son verger est totalement naturel, il contient principalement des agrumes qu’il vend à Coripata (la culture de la coca occupe tout l’espace de la commune et ses fruits en direct sont les bienvenus) mais également d’autres fruits que vous reconnaîtrez sans doute sur les photos, ainsi qu’une plantation de coca. Passionné de roses, celles ci sont en plein milieu des feuilles de coca.
Les projets de Victor
Il aimerait construire un gîte pour recevoir des touristes. Le site est tellement serein que ce serait merveilleux. Il a également pour projet d’aider les anciens du village qui se font chasser de chez eux par leurs enfants (le business juteux de la coca…) en leur proposant un lieu où ils pourraient vivre en toute quiétude. Il est un des rares à avoir des titres de propriété pour son terrain. Ici si un terrain n’est pas utilisé pour la culture du coca où laissé à l’abandon, il est réquisitionné par le reste de la communauté. Idem pour une maison. Si inhabitée en permanence, elle pourrait servir à entreposer la coca Pour joindre les 2 bouts, aujourd’hui Victor tient un restaurant le soir, une churrascaria (restauration de viande grillée). Cela lui fait une double activité (il travaille seul dans son verger) mais lui permet également de manger correctement et d’en faire profiter les plus démunis du village. Un autre de ses projets serait d’élever des porcs pour être le plus autonome possible au restaurant. Aujourd’hui, il produit déjà ses platanos et sert des jus de fruits frais de son verger Cet homme qui s’est retrouvé orphelin très jeune, est d’une clairvoyance, d’une sagesse et d’une générosité hors du commun. Ça a été un vrai plaisir de le rencontrer et de passer du temps avec lui 🫶 Retour avec José, notre taxi, jusqu’au village où Victor tient à nous offrir un verre de jus de maracudja, puis jusqu’à la maison pour une soirée à compter ses piqûres de moustiques
Hébergement Coripata
Présence des abeilles sauvages en Bolivie (wikipedia)
En Amérique centrale, les Mayas pratiquaient la méliponiculture et connaissaient parfaitement cette espèce. Les Mayas nommaient Melipona beecheii « Xunán kab », qui signifie littéralement la « vraie dame »
Les méliponaires (lieux des mélipones) avaient des centaines de « jobones » (nids d’abeilles dans des morceaux d’arbres creux) qui fournissaient du miel et que les Mayas utilisaient comme édulcorant et comme médicament pour ses propriétés, en tant qu’antibiotique modéré et en tant agent anti-inflammatoire.
La région des Yungas, en Bolivie, participe à un projet de d’agroforesterie afin de réduire l’impact de la culture intensive de la coca. Ce projet intègre le développement de l’apiculture et la méliponiculture, en apportant le soutien nécessaire à 44 producteurs de mélipones, ces abeilles uniques d’Amérique du Sud, douces et petites, productrices d’un miel riche en vertus médicinales.