Bamilékés
et Bamouns sont deux des ethnies les plus importantes
du Cameroun
et leur origine comme celle des Tikar, reste encore aujourd'hui sujet à discussion.
Une
des hypothèses émise admet que toutes les
chefferies bamiléké ont leurs origines chez les Tikar comme du reste leurs
voisins et cousins bamoun, et l'origine des peuples
binam est encore plus sujet à controverse, puisqu'il serait les descendants de la 12e tribu d’Israël disparue durant l’exode entre l’Egypte
et la Terre promise ! En effet, ils auraient remonté le Nil en direction du
Kenya d’où
ils seraient partis pour se retrouver dans la plaine Tikar au nord-ouest du
Cameroun([4].)
Certains
rites et le port du tissus Ndi Ndop caractérisent l’ensemble
des peuples issus de cette migration ; musiques
traditionnelles, danses traditionnelles et diverses coutumes pratiquées à l'aide
de nombreux supports parmi lesquels : Le Dedam (jujube), le Nduq-Nka
(vin de palmier/raphia servi dans une calebasse), la kola (fruit du kolatier), le fiekak (arbre de paix), le
double-gong ou tam-tam, la queue de cheval, le Ndi ndop (toile noire de
tradition bamiléké) [5].
BAMOUNS
Une
poignée d'immigrants Tikar venue d'un royaume de la
vallée supérieure du Mbam.[1]
a fondée au XVIIe siècle
les bases du pays Bamoun.
Celui ci représente
une société politique qui s'est développée avec une certaine singularité
dans l'ensemble des populations de l'Ouest du Cameroun. En effet contrairement aux autres entités politiques de
la région, le pays
Bamoun a pu se constituer en une société politique unitaire regroupée sous l'autorité
du roi actuel (dix-huitième
souverain d'une dynastie dont les origines remontent à la fin du XIVe siècle
!).
En
théorie, l'autorité morale et traditionnelle du roi s'exerce sur le
Noun, l'un des départements les plus riches du Cameroun
(600 000 Bamouns).
Pendant deux siècles, ce sont les Bamouns qui ont arrêté
l'avance de l'islam, en résistants aux cavaliers peuls venus du nord. Ces derniers
ont fondé les royaumes
féodaux du nord du Cameroun, les lamidats, qui survivent encore aujourd'hui.
A la fin du
XIXe siècle, le roi Njoya Ibrahima (1889-1933) a conduit son pays vers
la modernité,
encourageant l'invention d'un alphabet[2],
faisant construire son palais
à Foumban et
renforçant son
administration et son armée.
A l'arrivée des Européens, en 1902, il fait le choix de l'islam pour
contenir l'influence missionnaire, et devient le chef religieux. Et,
en 1931, son influence restait telle que les Français, qui avaient hérité le sud
du Cameroun après la défaite allemande, l'ont exilé jusqu'à sa mort en 1933.
La langue parlée est le Bamoun. Les ethnies
voisines sont Tikar, Wute, Vandeng et Bafoussam [3].
Traditionnellement
l'art Bamoun est représenté par une tête humaine dans tous les objets, masques, pipes,
bras de fauteuils.
Dynastie : Il est fort problable, d' après les
légendes de certains anciens, que les Bamouns viendraient de la vallée du nil (
Egypte ). A une époque impossible à dater, les Bamouns se sont installés à
Rifoun, près de la chefferie Bankin ( plaine tikar ).
La région du Noun
est caractérisée, aujourd'hui, par les données
suivantes :
- 7.687 km de superficie
- 817.324 habitants
- un seul
département
- 8 arrondissements
- 9 communes
- 42 km de routes
bitumées
- 2 hôpitaux de district de santé
- 30% de villes et de
villages électrifiés
- 5 lycées et aucun Centre universitaire.
BAMILEKES
Les Bamilékés
forment un des groupes sociaux-culturels les plus importants au
Cameroun.
Lors
de la grande migration, fin XVIIe siècle,
certains bamilékés n'ont pas traversé le Noun, sont restés dans le pays Bamoun et se sont mélangés
aux autochtones. Les chefs (Fú, Fo, Efo, Fon)
étaient pour la plupart des grands chasseurs.
Les
Bamilékés représentent aujourd’hui un très grands nombre de dialectes répartis
sur une centaine de petits
royaumes indépendants. Ils sont réputés dans tous le pays pour leur sens du commerce. Enfin, le peuple
Bamiléké est fortement attaché à ses racines. Il
respecte et entretient les traditions ancestrales, il constitue un peuple paradoxal
et surprenant :
individualiste mais solidaire , matérialiste et expansionniste, fier mais discipliné.
Le pays bamiléké est composé des départements Haut-Nkam, Ndé, Hauts-Plateaux, Mifi,
Koung-Khi, Menoua et Bamboutos, divisés en
plusieurs chefferies. La plupart des chefferies (Bana, Bangoua, Batcha etc.) commencent
par Ba pluriel de Yi.
Le chef
du village, le Fon, est investi de l'autorité et il
est accompagné par le conseil des anciens des familles
les plus puissantes de la communauté, il est reconnu
comme propriétaire de toutes les terres du village,
il est également investi du pouvoir judiciaire.
Province de l’Ouest
: quelques données actuelles pour le pays Bamiléké (Bamboutos, Haut-Nkam, Menoua, Mifi, Ndé, Koung-Khi et Hauts-Plateaux)
- voir carte
pays bamiléké
- 6203 km2 de superficie
- 1.182.686 habitants
- 7 départements
- 32 arrondissements
- 32
communes
- 390 km de routes bitumées
- plus d’une dizaine d’hôpitaux de
district de santé et un hôpital provincial
- 80% des villes et villages
électrifiés
- une quarantaine de lycées et un centre universitaire
(Bandjoun) et deux universités (Dschang et Bangangté)
Origine étymologique des villages et historique de
quelques chefferies Bamilékés
(Extrait d'un texte écrit par François Emakam)
Les
chefferies supérieures du HAUT NKAM
I-Arrondissement
de BAFANG
BANKA ( Nka') signifie Lumière, la lumière qui éclaire les gens,
qui permet aux gens de voir.
BAFANG ( Fa' ) vient de mfat
(frère) et fut mal compris par le colon. Donc Fa' signifie frère (poomaa). Le 1er roi de bafang s’appelait DJATCHOUA ( 1645 1685 ), NGANJUI Gaston,
le 11 ème et depuis 1962 KAMGA NGANJUI RENE , le 12ème.
BANFELOUK
(Mvilooh) Vhi est un quartier du village Bafang. Les Vhi et les
Bafang se livraient habituellement les guerres, jusqu´à ce que les Vhi
capitulèrent et devinrent esclaves des Bafang. Un enfant du chef Vhi le nommé
Nga'bi n´a pas voulu accepter ce statut et s´est dirigé vers Lok où il devint
chef. Lok veut dire endroit plein de pierres et les gens qui y vivaient étaient
solide comme le fer. C´est ainsi que l´on les a appelé les Mvilok ( les Vhi qui
sont partis s´installer sur les pierres et sont solides et durs comme la pierre
et le fer.
BANA (Nee) Bana en fe´efe´e veut dire
Nee qui signifie insister, harcellement, poursuivre, quand ils ont besoin de
quelque chose.
BATCHA En Bamiléké Batcha (Tcha') veut
dire terre ou visiter. Tcha' était une terre fertile. On y rencontrait beaucoup
de gibier et les gens aimaient s´y rendre pour visiter et s´approvisionner.
BANDJA
(Ndjeu),
Le village Fondjomekwet fait
partie de Bandja. situé à
l’est de l’arrondissement, le groupement que dirige le Chef KAMGA
David , compte quelques 10.000 habitants, et les principales
Sous-Chefferies sont : LA’ACHEU DJIFO, DEUMCHANG, TOULA, BAKOUOCHA. Le Café robusta et le Cacao sont les
principales cultures industrielles de cette localité
BABOUANTOU
Autres
villages du HAUT NKAM :
Foutouni,
Fondjomekwet, Fondat, Mbeobo, Folentcha,
Babouantou, Foyemtcha, Fongoli, Badounka, Babouate,
Balembo, Fondjomeko, Baboutcha Nitcheu, Fonkouankem,
Bafenko, Bapoungue, Fombele, Kekem, Fonti, Babone, Bassap,
Fontsi, Bakassa, Bakondji, Baboutcha Ngaleu, Badoum
Kassa, Fomessa
I, Bakou
Fotsinga, Fondjati, Bamako, Bankambe, Fopouanga, Baboutcha Fongam, Balouk.
Chefferies
supérieures ou principaux groupements NDE
BANGANTE Banganté en Bamileké Magha
( je
refuse) Gha'ntua' qui refuse de se soumettre.
BANGOUA Comme Batoufam il fut fondé
par un chasseur venu de Badrefam.Il est aussi peuplé des gens venus de
Fongo-Tongo et de Badoundja (quartier Mvú).
BAMENA En Bamiléke Meno ou Meneu, fut fondé par
un chasseur venu de Baloum( dans la Menoua).
BANGOULAP
En bamiléké Ngoulap, est une fille de la chefferie de Bangou.
Autres
villages de la NDE :
Batchingou, Balengou, Bangang
Fokam, Bazou, Bakong, Bahouoc, Bassamba, Badounga, Maha, Bagnou
Chefferies
supérieures MIFI ou
principaux groupements de BAFOUSSAM
BANDJOUN En bamiléké Djo
signifie acheter ou acheteur. Ce nom tire son origine de son fondateur qui
achetait tout (vivres et esclaves) pour enrichir son peuple.
BANGOU Le vrai nom de ce village tel que ses
habitants et ses voisins l' appellent, est Niep.
BAYANGAM
(Yonguem)
qui a vu les sauterelles les premiers.
BAHAM (homme qui presse ) et BAWANG
(wang) sont des chefferies sœurs.
BAMENDJOU (Mendjo) Petit Ndjo a été appelé ainsi par un
prince Baham.
BATIE' Te' : bousculer, pousser : ce
groupement est appelé ainsi à cause de ses guerres avec les voisins.
[3] BAFOUSSAM .
Bafoussam-ville,
fondé en 1926
Bafoussam-village,
en bamaliké fù'sap ( fù'sâ ) -trésor de la tranchée.
La terre à côté de la tranchée qui séparait Bamun et Bafoussam actuel était très
riche. On appela cette terre , fù 'sap. Les premiers habitants sont venus de
Bamun ( précisément de la plaine Tikar ) comme les Baleng dont ils sont frères.
BAMOUGOUM
A l' origine, c'est quatre frères de même père
qui se sont partagés le terrain. L' un prit une part qui est l' actuelle Bameka
, l' autre prit une autre part qui est l' actuelle chefferie de Bansoa , le
troisième prit une part qui est l'actuelle chefferie de Bamendjou , et le
quatrième prit la part qu' il nomma " Bamougoum " .
BAMEKA Meka : Enfant de Ka ( car le premier
chef s' appelait Ka ) qui se promène. Ceux qui se promènent.
BALENGSAM En Bamiléké ( Leng sap) - le viseur ou
le fort,
Autres
villages de la MIFI, du KOUNG KHI et des hauts
plateaux :
Badeng, Bapi, Baleng et Bangang
Fondji, Batoufam, Bandrefam. Bameka, Bangam, Bapa, Boandenkop, Bahouan.
Chefferies
supérieures de la
MENOUA
DSCHANG Le grand chef de ce
village s´appelait Leke'ane Fo, chef Leké'= abréviation de Leke´ane Le nom du
village s´appelle : ATSAN. Prononciation originale FOLEKE'ATSAN c´est á dire le
chef LEKE de ATSAN, on avait prononcé Foleke'atsan et l´européen allemand a
entendu FOREKE-DSCHANG
BALOUM
Loum en bamiléké veut dire colique, maux de ventre.
Le premier chef de ce
groupement vint de Dschang. Les baloum sont reputés pour leur extravagance leur
esprit de corps. (Quand l´un d´eux est attaqué au marché, c´est tous qui courent à
son secours).
BAMENDOU En bamileké Mendou signifie
faiblesse, maigreur. Les gens de ce village venus de Bagam sont appelés ainsi
parce qu´ils passaient tout leur temps à danser ce qui était considéré comme
l' occupation des paresseux et des faibles. Bien que Foladin fut le premier habitant
de Bamendou, c´est son serviteur Ka'tsie un habile chasseur qui fonda le village.
BALESSING Lessing : qui a peur ,qui tremble.
Le fondateur de ce village un chasseur venu de Bagam reussit par ses ruses à
conquérir beaucoup de terre. les différents chefs : Tetapoua-(Foyonta)- Youta-
Tegouatioc- Ngouana -Tiognin.
Les Balessing sont de même famille que les Bamendou,
les batouni et les bagam. Un proverbe Bamileké dit : " Quand un Balessing part,
vous croyez qu´il rentre. "
BANSOA En
bamileke, Sâ veut dire Sorcellerie, magie.
Au départ la population était tres
têtue et pratiquait la sorcellerie grâce à laquelle elle était
difficilement vaincue.
Autres
villages de la MENOUA
Baleveng, Bafou, Fokoue, Fomopea, Fotomena, Fontsa-Toula,
Santchou, Fombap, Fondemera, Foreke, Fossong
Wetcheng, Fotetsa, Fongo
Ndeng, Foto, Foto
Tongo, Fossong
Elelem
Chefferies
supérieures ou principaux groupements
BAMBOUTOS
BANGANG (qui aime la vérité)
Bangang est un important groupement du département de Bamboutos. IL
donna naissance à quatre chefferies traditionnelles : Balessing, Batcham,
Balatchuet, et Bamunoh.
BATCHAM veut dire " Hospitalier ",
souvent pendant des guerres des gens allaient se réfugier à Batcham.
BABADJOU ( dans
le Bamboutos ) Babadjou signifie conquis par les armes.
BAGAM En Bamiléké ( Gang )
-ngan ( nie ) ( antilope ) est un animal de chez nous.
BAMISSINGUE - veut dire élastique. Ce village a été fondé
par Fombu'ngong auquel ont succédé Folamawa, Fotoumatset, Fokelenkou, Konlak1.
BAMETE ( dans le Bamboutos ) pà tùie' ngo' kà tso'
"ceux qui soulévent une pierre inamovible". Ils sont
avec les Bamendjinda, Bamenkombou, Bafounda, Bam endjo bamesso des enfants d'
une même mére. D' après la légende, ils rencontrèrent un jour une grosse pierre
qu' ils s'efforcèrent les uns après les autres de soulever et de déplacer. Les
Bamete furent les seuls á soulever et à déplacer la pierre.
BAMENKOMBOU
Les Bmenkombou ne furent pas assez intelligents pour comprendre les
ruses de Bamendjinda. D' où leur nom de Menkombou. Frère des chefs Bamesso et
Bamete, il vint de la plaine de Ndop.
BAMESSO So' signifie
instable.
Autres
villages BAMBOUTOS :
Balatchi, Bamougong, Bafounda, Bamendjo, Bamen
Njinda, Bamenyam, Bati, Bamendjing
Proverbe : Les toits de cases cachent pas mal de secrets.
texte
de François
Emakam
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[1] Tikar
- région de la Dorsale Camerounaise, entre les
monts Mambila, au nord
et
la plaine Mbam, à
l'est.
[4] les
7 rites du Ndop
- Dans la vie de la communauté Grass Field et
Bamiléké en particulier, ces
éléments sont partie prenante de la vie quotidienne en ce sens que les
uns et les autres les manipulent même en ignorant leurs vertus et les méfaits
qu’ils peuvent entraîner dans leur vie… C’est ainsi que le Dedam et le Fiekak
sont toujours présentés à chaque fois qu’il y a naissance des jumeaux dans la
communauté ou quand on célèbre les magni ( mère des jumeaux), tagni ( père des
jumeaux) , même quand on intronise les chefs. Alors que le vin de raphia et la
kola ne sauraient manquer à une cérémonie de mariage
(dot) ou de funérailles .
Le Nji ndob (Ndi Ndop), le tam-tam et la queue de cheval incarnent le pouvoir
des chefferies. Quant au Ndoo, il intervient de
manière exceptionnelle car il traduit la malchance et est destructrice pour
toute personne qui en est frappée, il peut même entraîner la mort de la victime.
Le Ndoh est la statuette qui sert à désenvoûter et à enlever les mauvais sorts
jetés sur quelqu'un. Il sert de protection de la chefferie et des concessions,
contre les sorciers, les vampires, et les forces invisibles .
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