10°
GENERATION
Milieu du XIX° Siècle…
.........
NAPOLEON III ...........
Henri-Noël
est né le 09 Novembre 1844
Voici
le nouvel héritier de la lignée BOUD’HUILE . Félicitations
aux parents d’avoir choisi un nouveau nom de baptême
: Henri-Noël . ( Le prénom Pierre n’est plus à la mode
dans la famille ) .
Henri-Noël
vit à Saint Andéol . C’est un enfant désiré , choyé
par ses parents et ses grandes sœurs .
Comme
son Père , il est attiré par le métier de “ Tailleur
d’habits “
(voir
doc.annexe tailleur). En même temps , il apprend en toutes saisons
le travail de la vigne . De la caste du français
moyen , sa famille fréquente beaucoup de
petits propriétaires ruraux qui ne se contentent pas
de cultiver leurs terres. Pour améliorer leur
condition , ils exercent un métier d’appoint : charpentier
, bourrelier , cordonnier, charron , cabaretier
, marinier , boulanger, chapelier ...
Son
enfance est marquée par le soulèvement révolutionnaire
des français mécontents . Lors des promenades qu’il
fait à Givors avec son Papa , il est étonné de
l’entendre se plaindre : « je ne reconnais plus les
miens , maintenant ce sont des ouvriers sales à blouse
grise , fatigués que l’on ne croise qu’aux sorties
des établissements industriels » .
C’est
vrai qu’il y a un grand nombre de nécessiteux qui ont
des salaires de misère en travaillant quatorze à quinze
heures par jour . Le salaire moyen journalier de l’ouvrier
en province est de 3,81 Francs par jour ( en 1871 ,
il passera à 4,98 F) .
Celui
de la femme représente la moitié de celui de l’homme
à travail identique . Le salaire d’une couturière est
de 1,70 Franc par jour .... L’argent est une souffrance
continue , une insurmontable angoisse , un problème
de tous les instants , une hantise : il manque toujours
.
En
1848 , Givors est devenue la seconde ville du Rhône
! Sa population approche des 8000 habitants
, grâce à l’essor industriel qui attire les gens
des campagnes et aussi l’activité du port fluvial qui
représente une fenêtre ouverte sur le monde . (Voir
doc. Annexe histoire de Givors et ses environs ) .
Qu’est
ce qu’on est bien à Saint Andéol !!...
Le
8 décembre 1852 a été choisi à Lyon pour bénir le nouveau
clocher de la Basilique de Fourvière , surmonté de la
statue de la Vierge . Une illumination était prévue
en soirée mais fut annulée en raison de pluies violentes
. A la faveur d’une éclaircie , les Lyonnais prirent
eux-mêmes l’initiative d’illuminer leurs fenêtres avec
des bougies . Cette tradition se perpétue de nos jours
et s’accompagne de joyeuses virées dans les rues .
Ne
pas confondre cette tradition avec le vœu des échevins
(ou magistrats) en 1643 . Lyon , étant menacée par la
peste , ils consacrèrent leur cité à la Vierge et s’engagèrent
à accomplir un pèlerinage sur la colline de Fourvière
le jour de sa Nativité , le 8 septembre .
En
1853 , Henri-Noël assiste au mariage de sa sœur Marie
. Il a de bons rapports fraternels avec
son beau frère Blaise . C’est ainsi que très jeune ,
dès 9 ans , il sera déjà “oncle” . Il aura comme
neveux : Pierre Blaise en 1853 , Marie en 1858 , Henri
Claudius en 1869 .
A
partir de 1853 jusqu’en 1870 , Haussmann préfet de Paris
va effectuer une mutation brutale de la capitale en
absorbant les communes avoisinantes de Paris . La superficie
passe de 3 402 ha à 7 802 ha . Les mobiles de Napoléon
III et de son préfet sont complexes : rendre la ville
plus salubre , mais aussi pouvoir mieux lutter contre
les émeutes ...
En
1854 , Henri-Noël reçoit en cadeau de son Père , un
petit ouvrage qui vient de paraître , dont le
titre est “des devoirs des enfants envers leurs parents”.
Ce livret est autorisé par le Conseil de l’instruction
publique . Il commence par la reconnaissance due aux
parents , crainte filiale , soumission , obéissance
, déférence , soins et prévenances envers les parents
, union fraternelle , respect dû aux supérieurs , aux
vieillards et aux bienfaiteurs . Entre les chapitres
, de petites histoires sont contées .
En
1855 , son autre sœur , Marguerite , se marie avec son
cousin Pierre Boud’huile ! Nouveau titre : cousin
et beau frère pour Henri-Noël !
Le
19 février 1858 , après un attentat manqué contre l’empereur
Napoléon III et sa femme , le gouvernement proclame
une loi de sûreté générale qui lui donne le pouvoir
de se débarrasser des opposants républicains en les
internant ou en les déportant .
Le
24 mars 1860 , un traité avec le Piémont est signé unissant
la Savoie et le comté de Nice à la France en échange
de la reconnaissance de l’annexion de l’Italie centrale
au royaume du Piémont .
Le
29 juin 1860 , Henri est très triste . Son Père meurt
. Est-ce une fatalité ? Comme son Père , à 15 ans, le
voici orphelin de Père .
Le
deux août 1860 , un conseil de famille est réuni pour
nommer un subrogé-tuteur à Henri Noël en
la personne de Blaise Boiron , son beau frère
, mari de Marie Boud'huile ( traduc555.wps) qui
accepte cette fonction . Il promet de la remplir avec
“zèle et probité”.
A
la fin de l’année, aux États Unis , l’élection de l’antiesclavagiste
Abraham Lincoln , entraîne la sécession de la Caroline
du sud. L’année suivante , 11 des 34 états d’Amérique
fondent les États confédérés et élisent Jefferson Davis
président. La guerre de sécession débute et durera presque
une année .
A
Saint-Andéol , la vie continue ...
A
l’âge de 18 ans , Jules Verne fait rêver notre
aïeul avec son voyage de “Cinq semaines en ballon”
. Par contre , il comprend que les
personnages de Cosette et de Jean Valjean des “Misérables”
de Victor Hugo sont le reflet de la société de son époque
.
Toujours
à ce moment de sa vie , il lit ….
…sur
la « Gazette » les commentaires sur les
Expositions à Paris des différents peintres comme Pissarro
, Degas Cézanne, Monnet , Renoir qui , avec leur
renouveau , sont appelés “les Impressionnistes” . Leur
peinture est fortement contestée par le grand public
. Seul , Mallarmé a su résumer l’impressionnisme en
quatre mots : “Peindre non la chose, mais l’effet
qu’elle produit” . Le prix de leurs tableaux s’échelonnent
entre 140 à 210 francs .
L’empereur
permet aux artistes exclus du très officiel Salon d’exposer
leurs toiles au Palais de l’Industrie . Figurent à ce
premier Salon des refusés , Manet (avec le Déjeuner
sur l’herbe : une femme nue , assise , entourée de messieurs
endimanchés et chapeautés) , Whistler , Cézanne , Jongkind
et Pissaro .
Henri
Noël achète “une montre cylindre lépine” avec chaîne
et clé en or au prix de 189 francs . Il effectue son
achat le 27 mai 1864 chez Honoré Petetin , horloger
bijoutier à Givors , mais aussi vendeur de “tournebroches
, réveille-matin , lunettes en tous genres" installé
dans la Grande Rue ( traduc56.wps ) .
La
montre est un accessoire indispensable pour être “dans
le coup” ! Cette mode est apparue chez une élite au
XVIII ° siècle . Elle se remarque sur les vêtements
, car ceux-ci sont devenus un signe de reconnaissance
qui permet de distinguer les riches des pauvres , les
citadins des ruraux .
Son
père confectionnait ses habits avec des tissus
à base de“treillis” grosse toile de chanvre , de “bureau”
gros drap de laine . Les costumes étaient unis , sombres,de couleurs bruns , gris , marrons , grèges.
Henri-Noël
, lui , utilise les nouveaux tissus à base de cotonnade
, coutil , lustrine , taffetas , ratine , mousseline,
indienne ... On voit apparaître le pantalon qui
remplace la culotte . A cette époque , on trouve les
premiers sous-vêtements comme le caleçon pour l’homme
, et pour les femmes , la lingerie féminine : camisole,
bustier, mouchoirs de cou , caraco , châle , qui
les embellissent .
En
littérature , l’année 1865 est marquée à Londres par
un livre écrit par le mathématicien Charles Dodgson
sous le pseudonyme de Lewis Carroll : “Alice au pays
des merveilles” . A Saint Pétersbourg , Dostoïevski
publie “Crimes et Châtiment” .
En
peinture , à Paris Manet vient de terminer son tableau
: Olympia , “nu couché” .
Aux
Etats-Unis , le Congrès vote le 13° amendement qui entérine
la proclamation d’émancipation des Noirs faite par le
président Lincoln dès 1862 .
En
Suède , Alfred Nobel met au point un nouvel explosif
: la dynamite .
Les
nouvelles arrivent à St Andéol :
La
famille apprend ainsi que Napoléon III mène des expéditions
guerrières : l’armée se trouve successivement à Mexico
, puis en Italie , puis en Cochinchine ...
De
même , dans ces années là ,
Une
solution Antiseptique est mise au point par Lister .
Le médecin d’Henri-Noël qui suit les nouvelles médicales
lui recommande ce produit qui permettra une meilleure
cicatrisation lors d’une blessure .
Le
28 mai 1866 , afin de préparer sa succession avant le
mariage de son fils , Marie Boud'huile établit un partage
devant Maître Fournier notaire à Saint Andéol
( traduc57.wps
) .
Ses
trois enfants sont réunis :
Marie
avec son époux Blaise Boiron cultivateur à St
Andéol .
Marguerite
mariée avec Pierre Boud'huile cultivateur à St
Andéol .
Henri-Noël
22 ans qui va se marier très prochainement .
Henri-Noël
, héritier , garde la maison , les dépendances , plus
le mobilier pour une valeur estimée à 5.500 Francs.
Marie
et Marguerite se partagent les vignes en deux parts
égales .
Dans
cet acte , on retrouve les dettes sous la forme d’obligations
restant dues au jour de la répartition . Le règlement
des dettes conditionne le partage et la récupération
des titres de propriétés de chacun .
Depuis
la mort de son père et pendant six ans , entouré par
sa mère et ses sœurs , Henri-Noël s’affirme en tant
que “chef de famille” .
Il
est remarqué par Mathieu Fournier , son voisin boulanger
, qui voit d’un oeil bienveillant les tendres relations
de sa fille Catherine âgée de vingt ans , couturière
de son état , et du jeune Andéolais .
Ainsi
tous deux se préparent à fêter leur union . Leur oncle
, l’abbé Fournier qui vit à Lyon,aime les conseiller.
Il fait découvrir au futur couple un livre de Chateaubriand
- le Génie du Christianisme - dans lequel est écrit
: “C’est dans les beautés de la terre et de la nature
et de l’amour que vous trouverez des éléments de force
et de vie pour rendre gloire à Dieu ...”
Henri-Noël
confectionne son costume , plutôt traditionnel
, qui sera destiné à chaque grande occasion de sa vie
. Catherine aidée de sa Maman aura la plus belle
robe de mariée faite de plissés , de ruches et de volants.
La
particularité de la mode de cette époque est que la
femme rejette le corset à baleines qui est selon un
ouvrage d’alors “une dégradation pour l’espèce
humaine” . Il est remplacé par un pouf appelé
en toute simplicité un “cul” qui enfle l’arrière- train
...
La
future dame BOUD’HUILE , n’a pas la même allure que
ses aïeules . Elle est moins timide , ne baisse
plus les yeux et redresse la tête . Elle représente
la nouvelle femme qui impose une image plus moderne
. Elle lit des livres que lui prête son frère abbé ,
certes sur Dieu et la religion , mais aussi des romans
. Peut être a-t-elle lu “la Nouvelle Héloïse” de Jean-jacques
Rousseau ?
Du
même auteur , elle a parcouru l’Émile qui dit : “la
femme n’est pas identique à l’homme , elle lui est égale
, mais à condition qu’elle demeure dans des limites
strictement précises : la femme vaut mieux comme femme
et moins comme homme ... Cette femme , il faudra l’élever
quasi exclusivement pour l’homme ... Voilà pourquoi
les filles doivent être élevées pour le bonheur des
hommes”...
Mettra-t-elle
cet enseignement en pratique ?
Le
30 juin 1866 le mariage de Henri-Noël et Catherine
est
célébré à Saint Andéol . Le frère aîné de Catherine
, issu du premier mariage de son Père avec Marguerite
Charles , l’abbé Antoine Fournier , prêtre à l’église
de Saint Bonaventure de Lyon unit les époux .
Par
cette union , notre arrière , arrière , arrière grand
-père s’allie à une famille de boulangers
installée à Saint Andéol depuis
2 générations et qui possède des terres
autour du village .
Il
faut savoir que le nom Fournier prend son origine au
Moyen Age . C’est le préposé au four banal , précurseur
du boulanger . C’est au début des années 1800 que le
père de Mathieu , Jean - Antoine , né à Flassieu
commune de St. Didier sous Rivoire , travaillant à Lyon
, vient s’installer à Saint Andéol le Château .
Le
boulanger a une position en vue . Son travail est très
contrôlé par une vérification des instruments de mesures
. Il existe une marque particulière sur les pains ,
parfois les initiales du “fournier” . On ne plaisante
pas avec le règlement car on risque une amende . Au
XVII ° siècle même des coups de fouet pouvaient
être donnés . La cuisson du pain se fait une à deux
fois par semaine , sous forme de miches ou de tourtes
de très grandes tailles . On mange souvent le pain rassis
et sec . Les petits pains blancs sont fabriqués pour
les jours de fête .
A
travers la religion chrétienne , le pain est sacré .
Il faut se rappeler la Cène ou le Christ partage le
pain avec ses disciples . Pendant la messe , à la communion
, le pain est transmué en “corps du Christ” . De même
à table , on entame une miche de pain en traçant la
croix .
La
famille Fournier vit confortablement et prospère ...
(Voir annexe sur famille Fournier)
En
deux générations , de 1809 à 1866 , cette famille a
acquis 41 800 m² de terres pour une valeur d’environ
16
800 francs dont une partie en francs or et argent .
Un
contrat de mariage est établi chez Maître Terrage notaire
à Millery , banlieue de Givors . (
traduc58.wps)
Il
est spécifié que :
Pour
Henry Noël, la maison est grevée de créances verbales
.
Pour
Catherine , outre son trousseau , ses bijoux , elle
apporte une dot de deux mille francs en espèces , mais
aussi une vigne de trente deux ares située aux Plantées
, d’où des revenus supplémentaires .
A
la signature du contrat , défile toute la famille Fournier
composée de : oncles , tantes , frères et sœur , pour
seulement deux Boud'huile présents !
Quelques
mois plus tard , le 25 octobre , Henri Noël requiert
contre Jean Antoine Fournier notaire de Saint
Andéol (traduc59.wps) . Ce notaire est l’oncle de Catherine
. Il représente pour une famille de boulangers , la
véritable ascension sociale .
Apparemment
, la dot de Catherine présente un problème d'hypothèque
non réglée par l'oncle de Catherine . Il sera
à l’origine d’une situation financière embrouillée .
Le 26 décembre 1867 , un acte sous seing privé ressort
, faisant apparaître son épouse comme propriétaire des
biens .Celle-ci réclame à Henri Noël toutes les créances.( traduc61.wps )
En
1867 , l’Exposition universelle à Paris accueille 15
millions de visiteurs . Jules Verne prolixe , publie
: “Voyages au centre de la terre” , et termine “Les
enfants du capitaine Grant” . Mais un écrivain philosophe
passe inaperçu , c’est Marx avec le premier volume du
“Capital” !
Le
nouveau couple s’installe dans la maison familiale Boud’huile
.
Henri
Noël et Catherine sont comblés . un an après leur mariage
vient au monde leur premier enfant ,
Marie
Mathilde née le 02 avril 1867 . Henri Noël
se présente à la mairie , accompagné de Mathieu Fournier
le grand père et de Pierre Boude huile , âgé de 39 ans
, oncle par alliance de l’enfant .
Elle
épousera plus tard Jean Louis Michel , gendarme , elle
aura une longue lignée et décèdera en 1957 à 90
ans !!
Puis
, l’année suivante , c’est la naissance de l’héritier
: Oyez - Oyez - Oyez …………..
Blaise
Henri né le 16 avril 1868 .
L’heureux
père , le matin à huit heures se présente fièrement
à la mairie pour déclarer la naissance de son fils né
à la maison(traduc62.wps). Il porte dans ses bras un
beau poupon solidement emmailloté par des bandelettes
de linge , croisées et recroisées , en 2 épaisseurs
, la première tenant lieu de couche . Le bébé a ses
bras collés au corps , ses deux jambes sont réunies
et emprisonnées dans le lange. Sa tête est couverte
d’un béguin blanc brodé par sa grand’mère . Ils sont
accompagnés par le nouveau grand-père Mathieu Fournier
et de leur ami l'instituteur , Jean Pierre Large qui
signeront comme témoins .
Enfin
, naîtra par la suite leur troisième enfant :
Marie
Émilie . Née le 20 mai 1870 , elle épousera Joseph
Pierre Guernet qui exerce la profession d’apprêteur
à Vienne . Comme sa sœur , elle vivra de longues années
84 ans ! décès le 10 janvier 1954
En
1869 , Des grèves très dures sont déclenchées à La Ricamarie
près de Saint Etienne . La troupe , envoyée pour rétablir
l’ordre tire sur les grévistes et fait 15 morts.
Hippolyte
Mège-Mouriès met au point une matière grasse végétale
, la margarine .
En
fin d’année , s’ouvre solennellement le Canal de Suez
.
En
1870 , le 16 juin à cinq heures de l’après-midi , son
ami et voisin , Jean Marie Poirieux , vient le chercher
comme témoin pour la déclaration de naissance de sa
fille Marie Claudine ( traduc63.wps ) ...
On
voit très bien les deux amis se dire que leurs enfants
sont prédestinés pour un futur mariage ! Ce qui arriva
, mais ceci est une autre histoire ...
Le
13 juillet 1870 , Bismarck provoque la France par la
dépêche d’Ems . Il fait croire que le gouvernement prussien
ne renonce pas à la Couronne espagnole . Le 19 juillet
la France déclare la guerre à la Prusse . Mais encerclés
par l’ennemi à Sedan , le 1° septembre , Napoléon III
et son armée de 100 000 hommes se rendent . A la nouvelle
du désastre , Paris manifeste sa colère et envahit le
Palais Bourbon . Gambetta y proclame la déchéance de
l’Empire . Puis à l’Hôtel de Ville , la République est
proclamée et un gouvernement provisoire est constitué
.
La
capitulation de Bazaine et de son armée , sur lesquels
Paris comptait , est ressentie comme une trahison .
Le 28 Janvier 1871 , Jules Favre signe la capitulation
de Paris et l’armistice . Des élections générales ont
lieu , afin de répondre aux exigences de Bismarck qui
veut négocier avec un gouvernement issu d’une assemblée
élue .
Thiers
forme un gouvernement qui s’installe à Versailles .
Pour
s’opposer à l’occupation militaire de Paris , une insurrection
éclate . La Commune est décrétée le 28 mars , tandis
que le mouvement s’étend largement en province .
Le
28 mai , c’est la Semaine sanglante . Les Versaillais
reconquièrent Paris d’ouest en est ; la Commune est
écrasée . L’armée du général Mac -Mahon , dont les pertes
s’élèvent à moins de 1 000 soldats , exécute sans jugement
environ 20 000 sympathisants de la Commune .
Tous
les évènements de ces quelques dernières années , entre
un empire libéral et la guerre franco- allemande , se
traduisent par une crise économique qui est même
ressentie à Saint Andéol : mauvaise récolte ,
augmentation de prix du blé , de la farine.
De
plus , le dernier hiver est très rigoureux. Aussi
, le 17 juillet 1871, Henri-Noël et Catherine
font un emprunt de 1000 francs à la veuve Perret avec
intérêt de 5% . (traduc64.wps)
Le
16 décembre 1871 , une requête est établie de Mathieu
Thibaudier à l'encontre de Henri Noël. C’est une
suite de l’affaire Fournier. Le document est remis en
main propre à Henri Noël à son domicile ( traduc65.wps
) .
Une
évaluation des biens est faite à hauteur de quatre vingt
douze mille cinquante francs , en cas d'expropriation
au préjudice de Jean Antoine Fournier . On suppose qu'un
compromis a été trouvé partiellement car on ne trouve
pas de trace d'un arrêt contre Henri Noël .
Le
23 novembre 1872 , fête de famille , Catherine assiste
au mariage de sa sœur Marie qui épouse Jean Muguet qui
est ... comme il se doit , boulanger . Le patriarche
de la famille assure ainsi sa succession ...
De
leur côté , l'année suivante soit le 6 mai 1874 , Henri
Noël et Catherine font un emprunt de quatre mille francs
à François Bret propriétaire à la Grange sur la commune
de Dargeoise (traduc67.wps ) .
Toujours
dans la famille ,
Émile
Fournier , petit frère de Catherine , né le 30 septembre
1852 , est engagé conditionnel pour un an. Il
est libéré du service militaire , rentre avec un certificat
de présence sous les drapeaux daté du 10 mars 1874 (traduc66.wps)
.
Voici
une famille fort éprouvée , ce fils , petit dernier
, meurt à l’âge de 22 ans . Il est enterré au
cimetière de Saint Andéol le Château en décembre 1874
.
Pour
cette circonstance Mathieu Fournier et son fils , l'abbé
Fournier , achètent leur caveau . Chacun paie deux cents
francs .
Le
18 mars 1875 , deuxième grand chagrin pour Catherine
, son Père , Mathieu Fournier , devenu rentier
depuis que son gendre Jean Muguet le remplace ,
meurt à l’âge de 71 ans , après une vie de labeur bien
remplie .
Sur
sa tombe , au cimetière du village , on peut lire :
Le
travail sa famille et Dieu
voilà
tout ce qu’il aima toujours
son
corps est ici mais son âme est là - haut
Pleurons
mais espérons
DIEU
NOUS REUNIRA
L’ouverture
du testament se fera chez Maître Marthouret le 22 avril
1875 . (traduc68.wps)
Sont
présents , outre Catherine et Henri-Noël , Etiennette
Fournier ainsi que sa fille Marie et son mari Jules
Muguet. L'abbé Antoine Fournier , leur demi-frère ,
est lui aussi présent . Dans son exposé préliminaire
, le notaire leur rappelle que Mathieu Fournier avait
épousé en première noce , Marguerite Charles le
9 juillet 1829. Elle est décédée le 3 février
1841 . Antoine est leur fils .
A
la suite du partage entre le frère et les 2 sœurs ,
le couple Boud’huile reçoit en héritage:
-1
Tènement de vigne et de pré au Colombier ( lieu de Cloyeux
) 85 ares
-1
Tènement " "
"
à Maloza 27
ares
-1
Tènement de pré ,terre,rocher à Vernay 65
ares
-1
Vigne à Côte de Gier 12,93
ares
-1
Bâtiment avec cave et fenière
Total
189,93
ares
Chacun
des 3 enfants Fournier reçoit la même valeur de
biens .
En
plus de sa propre terre , une vigne de 38 ares 63 aux
Plantées, notre Henri-Noël a du travail en perspective
... soit 228,56 ares à cultiver ( 22.856 mètres
carré ) sans compter son métier de Tailleur
d’habits ...
Va
- t’il pouvoir tout faire ? Que choisir ?
Le
22 octobre 1875 , troisième grand malheur de Catherine
, 8 mois après son Papa,elle perd sa sœur Marie
, mariée depuis à peine 3 ans , qui meurt “sans
postérité”.
Le
22 novembre de la même année et toujours chez Maître
Marthouret , le partage se fait entre sa mère, Madame
veuve Fournier née Guillemin et les deux enfants restant
Catherine Boud'huile et son frère consanguin , l'abbé
Antoine Fournier (traduc69.wps ) .
Le
couple Boud’huile va encore faire un héritage du tiers
de la part que Marie avait reçu de son Père il
y a 3 ans , les deux autres tiers étant dévolus à la
Mère et au frère Abbé Antoine .
soit
:
- 1 vigne au Colombier :
de 36 ares
- 1 pré au
Bary :
de 38 ares
- 1 bâtiment + 2 caves + 1 fenière
La
surface de leurs terres passe à : 302 ,
56 ares ou 30256 Mètres carré .
Voici
Henri-Noël devenu « Entrepreneur » . Il va devoir gérer
et prendre des risques ...
En
fin d'année , le 1 décembre 1876 , les époux Besson
Lamure cèdent l'obligation qu'ils possèdent sur les
époux Boud'huile , au profit de Pierre Cochet .( traduc70.wps)
La
fatalité s’abat sur notre arrière arrière
Grand Mère :
Le
12 Décembre 1876 , à 11 heures du matin
, à l’âge de 32 ans , Henri-Noël meurt !
Est-il
victime d’un accident ? d’une maladie foudroyante
?
Son
beau- frère Blaise Boiron est auprès de lui ainsi que
son ami et voisin Louis Chataignier qui est instituteur
.
Dans
la famille : douleur , colère et consternation ... Et
oui , précédée ou non de la maladie contre laquelle
on est totalement démuni , la mort est omniprésente
dans ce groupe familial . Elle est aveugle et
n’a point d’égard à l’âge , condition , qualité , et
état des personnes . Elle n’écoute ni les prières ni
les plaintes d’aucun pour avancer ou reculer.
Henri-Noël
est enterré au cimetière de Saint Andéol .
Catherine
est veuve à 31 ans avec 3 enfants à charge en bas âge:
Blaise-Henri a juste 8 ans , ses sœurs 9 et 6
ans !
A
nous conteurs , cette Catherine , Chef de
Famille , est notre arrière Grand Mère .
Notre
courageuse Catherine , bravement , va élever ses enfants
. Mûrie et grandie par les épreuves que la vie
lui impose , elle va épanouir sa personnalité , imposer
non seulement son existence mais aussi son autorité
.
Elle
devient , par nécessité , rentière . Elle a auprès d’elle
sa mère . L’ordre ,
l’économie , le travail et surtout
la frugalité vont entretenir une certaine aisance dans
la famille .
Pour
vivre , elle emprunte de l’argent autour d’elle . Pour
garantie , elle hypothèque ses terres . C’est ainsi
qu’au cours des années 1882/83/85/ elle se fait
prêter 7000 Francs . Plus tard , encore 3000 Francs
jusqu’au mariage de son fils : Blaise - Henri . (traduc73.wps
/ traduc74.wps / traduc76.wps)
On
inaugure à Paris en 1875 l’Opéra construit par Charles
Garnier . Le peintre Degas est au sommet de son art
. Il peint deux versions du “Foyer de la danse” .
La
construction de la basilique du Sacré-Cœur débute à
Montmartre en 1876.
En
Allemagne , Nicolas Otto fait breveter le premier moteur
à explosion à quatre temps . Le cycle Otto est universellement
employé pour tous les moteurs à combustion interne .
Grieg
compose la musique de scène de Peer Gynt , à la demande
d’Ibsen . De son côté , Cézanne peint les “Compotiers
, verre et pommes”.
Aux
Indes , la reine Victoria d’Angleterre devient Impératrice
des Indes , ensemble comprenant également la Birmanie
et Ceylan .
...Nous
sommes toujours sous la 3° République... au XIX ° siècle
...
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