13°
GENERATION
Le
Nazisme au Pouvoir et L’offensive Hitlérienne
Front
populaire 36/38
Le
Conflit Mondial 1939 - 1945
Yalta
De
Gaulle au pouvoir
………………..
DALADIER
devient président du Conseil .
Le
30 janvier 1933 , dix ans après le putsch manqué de
Munich et dix ans , presque jour pour jour , avant la
capitulation du maréchal Paulus à Stalingrad qui marque
le grand tournant de la Seconde Guerre mondiale , Adolf
Hitler est appelé au pouvoir en Allemagne . Le maréchal
von Hindenburg , chef de l’État , qui méprisait pourtant
le “caporal bohémien” , s’est résigné à lui confier
la chancellerie pour tenter de remédier au chaos dans
lequel s’enfonce le pays . Certains , qui se croyaient
malins , pensaient que l’exercice du pouvoir userait
l’agitateur nazi avant de le discréditer et qu’alors
les choses reprendraient leur cours naturel . On sait
ce qu’il advint . En un temps record Hitler , ayant
éliminé toute opposition légale , devient le maître
absolu de l’Allemagne .
Le
27 février 1933 , à Berlin , le Reichstag prend feu
. Dans l’immeuble du Parlement , la police se saisit
d’un Hollandais communiste à moitié fou , Marinus van
der Luba . Il sera considéré comme responsable de l’incendie
et exécuté .
Dans
les faits , le doute demeure . Certains historiens pensent
que le soir du 27 février , un détachement de section
d’assaut (SA) nazies aurait emprunté un passage souterrain
menant de la demeure de Hermann Goering au Reichstag
et y aurait répandu des produits hautement inflammables
. La présence de Van der Lubbe sur place au même moment
, allumant de son côté de petits foyers d’incendie ,
n’aurait été qu’une coïncidence à moins que des agents
nazis aient poussé le Hollandais à la faute .
Toujours
est-il que Hitler sut habilement tirer parti de la présence
de ce pyromane.
Sitôt
après l’incendie , Hitler révèle sa véritable nature
. Dès le 28 février , il attribue l’incendie à un prétendu
complot communiste et fait arrêter 4000 responsables
du parti . Après différentes manœuvres politiques ,
le 31 mars il dissout les Diètes( assemblées législatives
) des différents états qui composent la République allemande
, à
l’exception de la Prusse . L’Allemagne devient sans
coup férir un État centralisé .
Comme
beaucoup de français , nos parents suivent attentivement
les informations générales et en particulier les évènements
qui se passent outre Rhin .
Pourtant
notre nouveau ménage est absorbé par les prochains préparatifs
de leur cadre de vie :
D’abord
, il y le déménagement , la famille Jean Dancette va
habiter au 39 de la rue Victor Hugo toujours à Vienne
dans un appartement plus adapté à leur nouvelle attente
car un événement est annoncé :
C’est
le 6 juin 1933 que naît , dans une rose , une
merveilleuse petite Marie Paule au foyer de Jean et
Louise .
Malheureusement,
quelques temps plus tard , le grand père Blaise-Henri
décèdera le 6 juillet 1933 dans sa maison , rue Vimaine
. Il va rejoindre son pays natal où il sera enterré
avec tous les siens à Saint Andéol .
A
Marseille , le 9 octobre 1934 un séparatiste macédonien
, membre de l’Oustachi, assassine le roi Alexandre
1° de Yougoslavie et provoque la mort du ministre des
affaires étrangères Barthou .
Depuis
peu de temps , la « traction avant » Citroën règne
sur les routes et fait rêver mon père . A la même époque
, la musique de Gershwin ( Porgy and Bess ) arrive sur
les ondes françaises ainsi que le magnifique Concerto
pour piano de Stravinsky .
Jean
Dancette est ambitieux , pour améliorer sa situation
, il va passer un concours pour entrer à la Police .
Au début de l’année 1935 il devient Gardien de la Paix
. Le trio familial s’installe 7 Quai Anatole
France .
Un
autre événement majeur de société va se produire . Une
nouvelle approche de façon de vivre va révolutionner
des familles entières , dont la nôtre :
Le
5 mai 1936 Le Front Populaire remporte les élections
législatives et le 11 mai , les premières grèves avec
occupation d’usines sont organisées à Courbevoie , Toulouse
et au Havre . Début juin , un gouvernement du Front
populaire est mis en place . Devant le succès de la
grève générale , les syndicats et le patronat vont signer
les accords de Matignon . Les ouvriers obtiennent entre
autres :
la
semaine des quarante heures , les congés payés et le
droit syndical dans les entreprises .
Extrait
d’article “Le front populaire vient de prouver qu’il
est le gouvernement de la paresse” ! Sous l’impulsion
de Léo Lagrange , sous-secrétaire d’état aux Sports
et aux loisirs , la semaine anglaise est instituée ,
deux semaines de congés payés sont accordées à tous
les salariés .
Aussitôt
, la joie au cœur , nos parents échafaudent leurs futures
vacances …
Au
mois de juillet de la même année , la guerre civile
est déclenchée en Espagne , amenant Franco au pouvoir
, aidé par l’aviation allemande qui utilise cette guerre
pour tester ses nouveaux avions et les bombardements
en piqué sur Guernica . ( Picasso l’année suivante représentera
ce que fut cette bataille )
En
fin d’année Hitler et Mussolini proclament l’Axe Rome-Berlin.
Pendant
trois ans , la princesse Mimie est adulée par ses parents
. Elle apprend qu’elle va bientôt avoir un petit frère
ou une petite sœur . Elle rêve de jouer à la maman …
C’est
le 9 février 1937 , à sept heures du matin ,
les mains ouvertes , que vient au monde pour la plus
grande joie de toute la famille un garçon que l‘on appelle
Henri Noël Gérard .
On
raconte même à la petite Mimie que son petit frère est
né dans un chou !… Pourtant on l’a amenée à la Clinique
Trenet à Sainte Colombe …
Jugeant
que l’appartement est devenu trop petit , notre
quatuor n‘hésite pas : nouveau déménagement , au n°
5 de la rue de Gère , tout proche de chez tante Catherine
qui pour sa plus grande joie va pouvoir s‘occuper
de sa nièce et de son neveu.
Henri
est baptisé à l'église de Saint Martin le 7 mars de
la même année . Il a pour parrain Henri-Louis
MICHEL , cousin maternel qui habite Lyon . La marraine
, Noëlle Clamon est la fille de Henri Clamon ,
receveur des Postes à Vienne , grand ami de Jean . Tous
deux s’adonnent avec délice aux joies de la scène au
théâtre de la ville . ( Le monde est
petit .. La famille Clamon , est originaire de Villeneuve
les Avignon , où elle résidera pour leur retraite )
.
Le
gouvernement décide alors que le 1° mai , fête du travail
, sera une journée chômée . La même année , les cinq
compagnies ferroviaires privées sont nationalisées sous
le nom de la SNCF .
Le
24 septembre , le gouvernement décrète la mobilisation
d’une première catégorie de réservistes .
Pourtant
à cette époque , des films cultes sont produits :
-
Les Temps Modernes de Chaplin
-
La Grande Illusion de Renoir
-
Autant en Emporte le Vent de Margaret Mitchell
-
Blanche Neige et les Sept Nains en dessin de Walt Disney
Malraux
écrit une fresque historique : l’Espoir
Le
Livre de Poche récemment crée est à la portée de toutes
les bourses .
Le
10 mars 1938 , les troupes allemandes pénètrent en Autriche
après la démission du chancelier Schuschnigg qui est
remplacé par le nazi Seyss-Inquart . Le 15 , l’Anschluss
est proclamé . L’annexion est plébiscitée le 10 avril
.
L’été
1938 est marquée par des vacances familiales extraordinaires: les plus belles! Grâce aux congés payés . Vive la
démocratie !
Nous
sommes tous réunis au bord de la mer . Admirons tous
les acteurs figurant sur cette photographie prise sur
la plage : Jean , Louise , Mimie et son petit
frère Henri et aussi les cousins Mayousse . Ce
sont les dernières traces d’ un bonheur familial d’avant
guerre …
Le
30 octobre , Chamberlain et Daladier cèdent à Hitler
et à Mussolini , lors de la conférence de Munich , et
acceptent l’annexion des Sudètes .
En
fin d’année , les ministres des Affaires étrangères
allemand et français signent un pacte de non-agression
. Daladier affirme ainsi sauver la paix en Europe .
Au
États Unis , Welles fait une adaptation de “La guerre
des mondes” à la radio . Malgré les avertissements qui
émaillent la pièce , un vent de panique se lève et des
milliers d’américains croient à l’invasion martienne
.
Quelque
temps après , Henri est victime d’une hémiplégie cérébrale
provoquant une paralysie de la jambe droite vraisemblablement
due à une atteinte poliomyélitique . Le docteur traitant
, Mounet , le soigne pour une poliomyélite avec
divers traitements non efficaces .
En
mars 1939 , les troupes allemandes entrent en Bohême
et occupent Prague . Début septembre la Pologne
est envahie . Le trois septembre , l’Angleterre puis
la France déclarent la guerre à l’Allemagne .
Le
2 septembre 1939 , le soldat Jean Dancette est rappelé
sous les drapeaux , au 22° R.I.C. . Il a un ordre de
mission et un Laissez - Passer datés et signés le 19
septembre 1939 par le Commandant de Compagnie
du 4° R.T.S. Jean est affecté au 22° Régiment
d'infanterie coloniale comme chauffeur du Commandant.
Nous sommes à la veille du désastre annoncé. (voir
doc. Annexe Histoire du R.C.I.)
La
France et l’Angleterre s’engagent à ne signer ni armistice
ni paix séparés .
Le
10 mai 1940 , invasion de la Belgique .
Les
13 et 14 mai 1940 , la défaite des alliés à Sedan met
fin à la “drôle de guerre” .
Le
22° R.I.C. ( régiment de mon père ,voir doc annexe Histoire
du 22° RIC) est engagé dans
la guerre le 27 mai 1940 , en élément de renfort de
la 4° Division Cuirassée et attaque la tête de pont
allemande d’Abbeville . Le 28 mai 1940 , la Belgique
capitule .
Du
29 au 30 mai , le 22° R.I.C. s’empare des positions
ennemies sur une longueur et une largeur de 5 kilomètres
, fait 200 prisonniers et se bat jusqu’au 2 juin . Le
3 juin , fin de l’évacuation anglaise de la « poche
de Dunkerque » .
Jean
Dancette , avec les restes de son régiment , est fait
prisonnier de guerre le 12 Juin 1940 sur les côtes françaises
près de Saint Valéry en Caux sur la Manche . Il se retrouvera
à Magdebourg au Stalag XIA , sous le numéro 99476 comme
“sanitäter” infirmier . (voir doc. Annexe Stalag XIA)
Jean
Dancette aura une aversion profonde pour les allemands,
mais aussi pour les anglais . Il s’était retrouvé
dans les troupes prises entre les tirs des allemands
qui les repoussaient et celui des anglais qui refusaient
de les embarquer ...Quelques cartes spéciales de correspondance
appelées "Kriegsgefangenenlager" camp
des prisonniers attestent de ces années terribles pour
beaucoup.
Le
14 juin 1940 , les Allemands défilent dans Paris .
En
1940 , plus de 1.800.000 soldats français ont
été faits prisonniers , 1.600.000 d’entre eux
ont ensuite connu la captivité en Allemagne , dont près
de 1.000.000 pendant cinq ans . La captivité a frappé
toutes les couches sociales et toutes les classes d’âge
entre 18 et 50 ans . Les P.G. sont , pour plus de la
moitié , mariés et souvent pères de famille .
Plus
qu’un simple épisode de la Seconde Guerre mondiale ,
la captivité est un phénomène social sans précédent
. Privés de liberté , en exil en terre étrangère , séparés
de leur foyer , torturés par la faim , contraints de
travailler chez l’ennemi , tel est le cas de mon père
qui se retrouve dans les Commandos . Les P.G. , dit
simple soldat de Stalag à l’officier d’Oflag , forment
un monde divers et à part . 4% seulement d’entre eux
réussiront leur évasion et 40 000 mourront en Allemagne
. Le travail exécuté dans des conditions souvent très
dures , les met en contact direct avec la population
allemande . Certains “privilégiés” sont employés dans
des fermes ... Mais d’autres connaîtront les chantiers
, les carrières , l’usine ou la mine . Le retour , la
réinsertion ne seront pas faciles non plus .
Les
hommes ont souffert . Ils ont changé , la France aussi
. Il leur reste à réapprendre à vivre . (voir annexe:
la mémoire repliée des prisonniers p.64 )
Le
10 juin , Mussolini déclare la guerre à la France et
à la Grande-Bretagne .
Le
14 juin , l’armée du Reich défile sur les Champs -Elysées
. Pétain , nommé à la présidence du conseil , demande
au Reich les conditions de l’armistice .
Le
18 juin , De GAULLE , depuis Londres , appelle les Français
à refuser la “Paix” . Il crée , le 22 , la France libre
. L’armistice franco-allemand prévoit , notamment ,
l’occupation des 3/5 du territoire et fixe le tracé
de la ligne de démarcation .
Pendant
ce temps ,
à
Montignac en France , quatre enfants découvrent par
hasard , la grotte de Lascaux célèbre pour ses peintures
et gravures ( environ 15 000 ans avant J.-C. )
Aux
États Unis , le cinéma s’enrichit d’un nouveau film
: « La Chevauchée Fantastique » . Un classique du
Western de Ford .
Exilé
aux États Unis , comme beaucoup de peintres alors ,
Utrillo envoie ses toiles à Paris pour les exposer .
Parution
du roman de Steinbeck : « Les raisins de la colère »
, qui décrit les conséquences sociales de la dépression
.
Le
24 octobre 1940 , Hitler rencontre le Maréchal Pétain
qui est devenu Président du Conseil .
Sous
la pression du Reich , la France se dote de son propre
organisme de répression antisémite, le Commissariat
général aux questions juives . L’année 1941 sera marquée
par le second statut des juifs et le début des déportations
massives .
En
Allemagne le décret Nacht und Nebel (Nuit et Brouillard)
officialise partiellement la solution finale . Il stipule
que les déportés politiques doivent être exterminés
.
Familles
, je vous aime : le 25 mai 1941 , le gouvernement de
Vichy invente La Fête des Mères !
Au
matin du dimanche 7 décembre 1941 , des nuées d’avions
japonais attaquent par surprise la flotte de guerre
américaine à Pearl Harbor , sur l’île d’Oahu . Le code
de déclenchement de l’attaque est « Tora,Tora » (tigre
en japonais) . Les 183 avions de la première vague d’assaut
piquent sur les navires rangés dans la rade (90 au total)
. Les premières torpilles frappent à 7 h40 . Une deuxième
et dernière vague frappe la base à 9 h45 . En deux heures
, les Japonais auront détruit ou endommagé huit cuirassés
, trois croiseurs , trois destroyers et quatre navires
auxiliaires . 188 avions ont été aussi détruits . Au
total 2 403 marins américains ont été tués . Fort heureusement
, les trois porte-avions affectés au Pacifique ne sont
pas présents sur les lieux .
L’attaque
de Pearl Harbor entraîne le Japon et les États -Unis
dans la deuxième guerre mondiale .
A
partir du 29 mai 1942 , les Juifs sont soumis au port
de l’étoile jaune ; entre le 16 et 17 juillet , la police
procède à une rafle sans précédent . Au total 12 884
Juifs sont arrêtés , conduits au Vél’D’Hiv ou à Drancy
, puis déportés . Le 11 novembre , au lendemain
du débarquement des alliés en Afrique du Nord , la Wehrmacht
franchit la ligne de démarcation . A Toulon , l’amiral
de Laborde ordonne le sabordage de la flotte le 26 novembre
suite à l’attaque allemande contre la flotte française
.
En
1943 , le Service du Travail Obligatoire (STO) est institué
. Jean Moulin est arrêté et torturé , Il meurt lors
de son transfert en Allemagne .
A
Varsovie la communauté juive du ghetto se soulève mais
est anéantie après quatre semaines de résistance .
Sartre
expose ses thèses existentialistes dans “l’Être et le
Néant” qui va influencer profondément le mouvement philosophique
selon lequel “l’existence précède l’essence” .
Saint
Exupéry publie aux États Unis : « Pilote de Guerre »
et le célèbre « Le Petit Prince » .
Albert
Camus a déjà écrit « l’Étranger » .
Hemingway
fait paraître : « Pour qui sonne le Glas » . Ce
livre est inspiré par la guerre en Espagne .
Orson
Welles a réalisé « Citizen Kane » , film sur la presse
à travers l’histoire .
Chaplin
dans le rôle du « Dictateur » qui est un pamphlet
antinazi incarne le sosie d’Hitler.
A
cette même époque , Gérard Philippe fait ses débuts
au cinéma dans Sodome et Gomorrhe .
Depuis
le début de la guerre et en l’absence de notre père
, captif en Allemagne , et ce , pendant les cinq années
suivantes , notre mère et ses enfants Marie-Paule et
Henri continueront d’habiter rue de Gère . Pour faire
vivre sa famille , elle travaillera à son domicile comme
« rentrayeuse » . On lui apporte deux fois par semaine
des rouleaux de draps de laine de 2 mètres 50 de large
et de plusieurs mètres de long . Son travail consiste
à examiner de près le tissu et de réparer les fils cassés
. C’est un travail long et pénible pour les yeux . De
plus , ces draps sentent le suif et cette odeur imprègne
l’appartement et nous suit partout .
Elle
est payée à la semaine pour chaque pièce rendue .
(voir annexe « Guerre , femme et Nation en France »
1939 -1945 pages 78 à 86) .
Nous
allons vivre ainsi ces années de façon très difficile
, comme la grande majorité des français . Difficulté
d’approvisionnement avec les cartes de rationnement
, chauffage parcimonieux au charbon , hantise des bombardements
... et toujours à l’affût du facteur porteur des nouvelles
de notre prisonnier . Plusieurs courriers toujours
censurés sous forme de cartes-lettres de papa évoquent
cette période . De même , nos recevons des photos de
mon père qui le représente avec ses camarades de camps
. Nous sommes heureux de constater qu’ils passent des
moments divertissants . Ils ont l’intelligence d’occuper
leur loisir sainement : ils font du théâtre . En fait
, tous ces captifs arrivent à monter de
vrais spectacles . Ils font preuve d’imagination car
plusieurs photographies témoignent de scènes diverses
, ils arrivent même à camper des rôles féminins …
Heureusement
, Maman reçoit le soutien affectif de tante Catherine
. Parmi toutes les lingères qui travaillent à l’hôpital
, notre marraine a pour amie Louise Sartre et sa soeur
Angèle . Maman deviendra à son tour leur amie . Angèle
aura un rôle prépondérant dans la famille , surtout
auprès de Georges quelques années plus tard .
Louise et Angèle sont issues de Chaumartin , un hameau
en dessus de Sainte Colombe . Grâce à elles ,
nous apprécions la campagne et nous y trouvons une bonne
nourriture complémentaire que l‘on ne trouve pas à l’épicerie
du quartier . Nous y passons des étés dans une annexe
de la ferme qui existe toujours . Une photo de papa
devant la porte rappelle ce lieu .
Courant
1943 ,
en
grandissant l’handicap de la jambe droite d’Henri
ne s’améliore pas . Il est convié à une visite
médicale à Lyon à la Clinique Jeanne d’Arc auprès du
docteur Nové-Josserand qui trouve une solution pour
pallier à cette atrophie musculaire qui devient
importante . Il l’opère en sectionnant le tendon d’Achille
et fracture le pied pour le redresser…Bien sûr , Henri
subira la douleur , le plâtre , l’humiliation d’être
obligé de se déplacer dans une voiture de bébé… à 6
ans … Pronostic donné : restera une discrète atrophie
musculaire . Souvenir de cette période sur photo …
Pendant
cette période de guerre , nous aurons souvent la visite
, l’affection , et l’encouragement de la sœur de maman
, Antonia qui est installée à Saint Etienne avec son
mari Pierre Ogier . Ils ont quatre garçons: Paul
, Bernard , Jacques et Michel le dernier . Des photos
prises entre 1941 et 43 nous représentent enfants chez
le grand père Dancette (voir photo) qui habite dans
les dépendances du château Colas , place d’Arpôt à Estressin
. Il est retraité et fait office de jardinier . Ce bâtiment
sera réquisitionné par les allemands , d ’abord il servira
à abriter des services douaniers puis la Gestapo
s’y installera à partir de 1943 .
A
cette même époque , nous nous retrouvons tous dans la
maison qui fut celle de notre grand père maternel ,
rue Vimaine et qui appartient maintenant à nos cousins
Mayousse qui occupent le rez-de-chaussée et le
premier étage . Un grand jardin et quelques pieds
de vigne permettent des réjouissances annuelles
au moment des vendanges : un petit pressoir duquel sort
un précieux jus…qui nous régale . C’est la fête !
Dans
cette habitation , loge aussi au second étage la famille
Berjot , dont la fille aînée Rolande est une amie de
Josette Mayousse donc de Marie Paule et bien sûr de
Micky Tunesi , toutes quatre fréquentent la même classe
dans la même école …
Maman
est très triste d’apprendre la mort de Tante Clotilde
chez les religieuses le 29 janvier 1944 .
En
mars 1944 les résistants sont organisés en maquis .
Celui du plateau des Glières en Haute-Savoie est anéanti
après de sanglants affrontements . Les maquisards du
Vercors subiront le même sort le 23 juillet.
Le
6 juin 1944 , au jour J , l’opération Overlod est déclenchée
: les Alliés débarquent en Normandie. Le 10 juin , le
massacre d’Oradour-sur-Glane en Haute-Vienne fait de
ce village le symbole de la barbarie nazi .
Le
20 juillet 1944 , Hitler échappe à un attentat .
Après
avoir libéré la Normandie , les Alliés débarquent entre
Saint Tropez et Saint-Raphaël le 15 août. Et , en fin
du mois , l’insurrection des Parisiens et l’arrivée
de la 2° DB de Leclerc libèrent Paris .
L’année
1944 sera marquée par six bombardements des alliés
, de mai à août , sur notre région . On vise le nœud
ferroviaire de Givors -Grigny-Chasse , ainsi que les
hauts fourneaux de Chasse . La ville de Givors sera
gravement touchée . Nous nous réfugions sur la route
de l’hôpital , car si , pour le premier bombardement
nous étions dans les caves , les aînés nous ont appris
par la suite le drame des personnes ensevelies
sous les ruines .
Le
15 août 1944 , les alliés débarquent en Provence , avec
la 1° armée du Général de Lattre de Tassigny qui
libèrera la vallée du Rhône en repoussant les troupes
allemandes .
Cette
année là , le droit de vote est accordé aux femmes par
de Gaulle .
Une
découverte importante vient d’aboutir aux États Unis
: Mccarthy et Macleod identifient la substance chimique
qui constitue la patrimoine génétique : (ADN) ou acide
désoxyribonucléique .
A
Vienne , les allemands tirent sur les maquisards qui
attaquent de toute part . Ils sont encouragés
par l’arrivée annoncée des troupes alliées qui remontent
la vallée du Rhône .
Prévoyante
, Maman décide de quitter Vienne pour la période des
vacances . Nous trouvons refuge à Chaumartin .
Pendant les mois de juillet et d’août 1944 nous
assistons aux bombardements . Dans la nuit du 26 au
27 juillet pour dérouter la DCA , les avions lâchent
des serpentins en aluminium qui font du bruit et apeurent
tout le monde , car on ne connaît pas leur utilité .
On se cache dans les fossés à ciel ouvert …
En
principe , dans cette verdoyante campagne , nous devrions
être tranquilles … Mais les maquisards du Grisard à
travers les bois viennent tirer sur les Allemands qui
s ’enfuient par la nationale 86 en direction de Givors
. Au passage , ils réquisitionnent les charrettes ,
vélos , tracteurs pour fuir les troupes alliées . De
la ferme d’où nous nous trouvons , située sur le haut
d’une colline qui surplombe la vallée du Rhône , à notre
manière , nous assistons en direct à la guerre
, car les allemands ripostent en grimpant les coteaux
et tirent dans le hameau . Nos cœurs battent d’effroi
…
Fin
août , début septembre , les troupes alliées arrivent
enfin à Vienne . C’est la Libération tant attendue .
Nous revenons à Vienne : c’est la rentrée scolaire .
La chasse aux collaborateurs est engagée avec toutes
les exactions qu’elle provoquera .
Le
16 décembre 1944 , les allemands opèrent une contre
offensive dans les Ardennes . Le 22 , les américains
sont encerclés à Bastogne . La bataille est rude jusqu’au
8 janvier , qui marque le retraite allemande .
Je
découvre un jour , avec maman et Marie-Paule , en nous
promenant sur le bord du Rhône , à la hauteur de l’
école Robin , une quinzaine de femmes malmenées , tapées
, insultées . Mes yeux sont attirés par leur tête
entièrement rasée . Je suis choqué car pour la première
fois de ma vie j’assiste à l’aspect dégradant du comportement
des hommes .
Ces
excès se produiront partout en France , allant jusqu’à
des exécutions sommaires . (Voir doc.
annexe les femmes
tondues ).
Le
31 mars , le général De Lattre de Tassigny et la 1°
armée franchissent le Rhin . De leur côté , les Russes
font le forcing pour arriver les premiers à Berlin le
17 avril .
Nous
serons sans nouvelles de Papa , pendant plus de six
mois , jusqu’à sa libération . Maman est très inquiète
car les rares informations indiquent des combats violents
dans la zone où il réside . Toutes les communications
sont coupées , d’autant que cette partie de l’Allemagne
est envahie par les troupes Russes .
Début
1945 , l’heure est à l’épuration en France . En Pologne
, l’entrée de l’Armée rouge dans le camp d’Auschwitz
révèle au monde l’ampleur du génocide commis par les
nazis . Fin avril , Mussolini est arrêté et exécuté
par la résistance italienne . A Berlin , le 30 avril
, Hitler et Goebbels se suicident . Dans la nuit du
7 au 8 mai 1945 , l’Allemagne capitule sans conditions
.
A
San Francisco 50 états signent la charte des Nations
unies , l’ONU est née . Les 6 et 9 août les explosions
atomiques sur Hiroshima et Nagasaki conduiront le Japon
à capituler .
Enfin
,
Le
11 avril 1945 , nous sommes des milliers à la gare de
Vienne . On attend un train qui arrive de Paris avec
des prisonniers libérés . Victoire , on fête le
retour de captivité de Jean Dancette ! .
Une
vie familiale se recrée dans notre foyer . Je fais la
connaissance de mon père …. car j’avais 2 ans lorsqu’il
est parti à la guerre et maintenant à son retour , j’ai
8 ans …son physique ne correspond à aucun souvenir .
Je ne reconnais pas cet homme édenté , maigre
, qui me prend dans ses bras et m’embrasse avec effusion
.
Curieux
!!.. avec le retour de papa , je fais la connaissance
de mes oncles Dancette … Louis habite à Saint Fons ,
il travaille chez Berliet . Victor arrive de Paris les
bras chargés de clémentines et d’oranges , fruits que
nous découvrons avec plaisir .
J’apprends qu’il s’occupe
de livres … , entre autres « La Bête est morte » , qui
restera comme un monument de la BD d’après guerre (voir
photo) . Il a écrit le texte et son ami Calvo l’a
illustré . Grâce à lui , je vais découvrir la collection
Rouge et Or dont les romans vont me permettre de
passer de bons moments . Je lis aussi avec intérêt les
aventures de Tintin et Milou qui se lance dans sa « première
enquête au pays des Soviets » , mais aussi Tarzan ,
Flash Gordon , et bien sûr Les Pieds Nickelés …
Pétain
revient à Paris , se constitue prisonnier , interné
il est condamné à mort . Il sera gracié par de Gaulle.
On
peut considérer comme assez exceptionnel historiquement
l’enfermement collectif pendant plusieurs années des
forces vives d’un pays. Quel en fut l’impact ? Pacifisme,
rapprochement avec l’Allemagne, propagande communiste,
Pétainiste, honte et repli sur soi ... ? demande B.
Si
par prisonniers, vous comprenez "prisonniers de
guerre" retenus dans les stalags et oflags, vous
touchez effectivement à un groupe très nombreux, le
plus nombreux même, et manifestement le plus oublié
et méprisé par la mémoire collective.
Il
y a 1 850 000 prisonniers en 1940. Ils sont encore 940
000 en 1944-45. Beaucoup d’entre eux ne sont libérés
seulement en 44-45 et 37 000 ne rentreront jamais, morts
en captivité. Robert Franck, dans un article des Cahiers
français, montre qu’ils présentent les caractéristiques
des poilus en terme de valeurs : fraternité, solidarité,
et haine de l’Allemand ( dans un premier temps) qui
les a retenus, amplifiées certainement par le long enfermement.
Pourtant, rapidement après guerre, leurs associations
ont été acquises au rapprochement franco-allemand des
années cinquante.
Mais,
à la différence des poilus de 14-18, leur parole a été
discrète et l’écoute rare: ils symbolisaient la défaite
de l’armée de 40, l’origine de l’occupation.
Un
pays n’aime pas les soldats vaincus !
Ils
ont souffert des discours et "préoccupations"
de Vichy à leur sujet . Il me semble que le silence
de la "honte" a été pire pour ceux qui ont
été libérés dans le cadre de la Relève. C’est le poids
de la collaboration et du pétainisme qui
s’étend
aux « libérés malgré eux » .
Pour
ceux qui se sont évadés et qui ont parfois ( souvent
? ) rejoint la résistance en 42-43 , le mérite de l’évasion
reste bien confidentiel.
Ils
ont souffert aussi de la "concurrence" des
déportés, dont les conditions d’enfermement étaient
plus "glorieuses" ( la résistance, même si
ce n’était pas l’unique fait de déportation, on l’oublie)
et plus dures - encore que dans certains stalags , la
vie ait été particulièrement difficile - .
Il
est symptomatique de les voir rejetés à la fin de la
guerre par les Associations d’Anciens Combattants de
14-18 et se regrouper dans des associations distinctes
des autres , généralement assez discrètes. Il est symptomatique
aussi de voir ces mêmes associations d’Anciens prisonniers
de guerre s’ouvrir aux prisonniers d’autres conflits,
Indochine et Algérie, qui présentent les mêmes similitudes
: pas de victoire et retour au pays, dans le silence
des vaincus. Alors oui, il y a eu "mémoire repliée",
un repli imposé certainement par les fameux mythes de
la libération : Résistance et Victoire finales ne laissaient
pas place aux vaincus de 40. (Voir doc annexe :Commentaire de Mme Py)
La
IV° république est née le 13 octobre 1946 . Blum accède
à la présidence du Conseil .
Un
an après le retour de mon père , la famille s’agrandit
avec l’arrivée de mon petit frère :
Georges
naît le 17 mai 1946 , à la Clinique Trenel de
Sainte Colombe .
Neuf
ans nous séparent . Marie Paule n’est pas particulièrement
ravie d’être la grande sœur d’un petit frère qui a 13
ans de moins qu’elle .
Papa
a repris ses fonctions à la Police . En déportation
, il a vécu pendant deux ans avec un avocat qui lui
a donné des cours de droit en particulier sur le code
civil et pénal . Dans son travail , il va mettre à profit
tout ce nouveau savoir … Il va avoir la responsabilité
du « bureau des étrangers » .
Pour
la quatrième fois , j’assiste au déménagement de la
famille . Nous allons vivre rue Vimaine au numéro 106
, s’il vous plait , dans un château avec un vrai
grand parc , le Château Galland , qui est situé
près de la maison de nos cousins Mayousse ...
Notre
habitation est indépendante du château et donne sur
la rue Vimaine . Elle possède 2 chambres et 1 salle
à manger dans laquelle je dors sur un petit canapé pliant
. Mais mon antre préféré dans lequel je passe de bons
moments à jouer et à rêver c’est le parc où j’ai fabriqué
une sorte de cabane sur un arbre .
Le
dit château est occupé par Madame Galland et sa mère
Madame De Lalonde qui possèdent quatre pékinois hargneux
qui ont une odeur repoussante . Maman fait office
de concierge pour ouvrir et fermer le portail ! ...
Nous croisons souvent la voiture de Monseigneur Galland
, frère de Madame , archevêque à Notre Dame de Fourvière
à Lyon .
Un
jour , Maman toujours très impressionnée par la perte
de sa sœur Clotilde , rêve que celle-ci lui annonce
que le lendemain elle pourra la voir monter au ciel
sur un petit nuage rose ! Elle nous réveille et nous
fait part de cet étrange songe .
Tous
les trois dans le parc , Maman , Marie-Paule et
moi , fidèles au rendez-vous donné , nous avons bien
vu ce singulier petit nuage disparaître dans le ciel
….
Cette
histoire fut racontée par maman à sa sœur Antonia qui
l’a transmise à son mari , lequel , dans un
courrier envoyé à maman , écrit : « Elle est en effet
assez singulière pour ne pas y rattacher comme il convient
une relation avec vos désirs propres. Je crois
en une mystérieuse matérialisation de la promesse donnée
… »
A
cette époque , notre oncle Pierre Ogier imprimeur à
Saint Etienne disparaît tragiquement , au mois d’août
1947 , à l’âge de 39 ans . C’est un grand drame pour
toute la famille . Tante Antonia courageusement va élever
ses 4 fils . Elle s’installe à Lyon près de Fourvière
et sera bibliothécaire à la Faculté Catholique .
Par
la suite , avec mon cousin Paul Ogier , nous allons
nous retrouver en pension à la Manécanterie de Fourvière
à côté des… Jésuites ! Notre première sortie sera
possible quand nous aurons assimilé le chant grégorien
. Nous nous en tirons assez bien , car au bout de un
mois , nous avons notre permission de sortie . Mais
certains élèves seront pensionnaires jusqu’à Noël ,
sans aucune sortie…Cette période marquera le début de
mon indépendance . J’ai
10 ans et je prends seul , le dimanche soir ,
un car des transports « Citroën » pour aller à Lyon
- Perrache , là , je saute sur la plate forme arrière
d’un tramway pour descendre face à Saint Jean . Je cours
pour attraper la ficelle qui monte à Fourvière . Mais
, souvent , elle est déjà partie . Je gravis donc à
pieds les escaliers derrière Saint Jean . Et alors …
la peur au ventre , dans le noir , je cours et j’enjambe
plusieurs marches à la fois avec ma valise de linge
à la main … Puis , quelques temps après , j’apprends
très vite à monter dans le tram sans payer en sautant
d’un wagon à l’autre pour échapper au contrôleur … Je
sais que c’est très vilain !!
Je
vais rester deux ans dans ce pensionnat . En compagnie
de mon cousin Paul Ogier , je vais faire ma Communion
Solennelle à Notre Dame de Fourvière . Les deux familles
vont se réunir à l’occasion de cette fête .
Paul
et moi-même sommes fiers de notre brassard blanc sur
la manche de . (voir photo). A la rentrée scolaire suivante
je reviens à Vienne pour effectuer ma 6° au Collège
d’Enseignement Technique .
Marie
Paule fera ses études à Vienne . Elle ne quittera jamais
le toit familial . Avec toujours les mêmes amies , dont
Micky , elles s’enticheront de Jean Marais , jusqu’à
avoir une photo dédicacée par l’artiste . Elles vont
suivre la mode de Dior , en 1947 , elles porteront la
jupe à mi-mollets .
Le
10 décembre 1948 , la Déclaration universelle des droits
de l’homme a été adoptée par l’assemblée générale des
Nations Unies .
En
1949 , Jean Dancette qui dirige « le Bureau des Étrangers »
, est nommé Brigadier . Pour le remercier de son travail
, il sera décoré du Mérite Agricole …!!! Une photo nous
permet de le découvrir en civil .
Le
10 septembre 1949 , mon Grand père Victor Dancette décède
à 77 ans . Il est enterré à Vienne . Au cours de sa
vie à Vienne , il aura fondé une autre famille . De
son deuxième mariage avec Félicie , il aura un autre
fils dont la destinée sera perturbée par quelques indélicatesses
qui l’éloigneront de sa famille .
2
février 1950 ,
Voici
une triste date . Jean Dancette meurt à l’âge de 39
ans . C’est après un voyage harassant en voiture ( Paris
Vienne ) qu’il décède à son retour à la maison . Il
est vraisemblablement victime d’un accident cardio-vasculaire
.
A
ce moment , Marie-Paule a 17 ans , Henri a 13 ans ,
Georges a 4 ans . De plus , sa femme Louise est en mauvaise
santé ...
Je
découvre , lors de l’enterrement sa popularité et l’estime
que beaucoup de Viennois ont pour lui. (voir annexe
article journal)
Staline
s’éteint le 5 mars 1953 dans sa datcha de Kountsevo
dans les environs de Moscou . Le dictateur , que la
propagande communiste surnommait « le petit père des
peuples » , avait 74 ans .
Pour
la cinquième fois , nous changeons de domicile . Nous
allons habiter rue du Musée , dans un immeuble appartenant
à Madame Galland . La mort de Papa anéantie notre mère
. Elle fait de nombreux séjours à l’hôpital , elle se
rend à Grasse en convalescence . C’est Angèle Satre
, l’amie de longue date , qui veille sur les enfants
, en particulier sur Georges .
Par la suite , elle est vaincue par
la maladie (cancer des voies digestives) . Trois ans
après son mari , elle va le rejoindre .
Elle
s’éteint le 22 mars 1953 à 47 ans .
Un
conseil de famille se réunit et notre oncle Victor est
nommé tuteur . N’étant pas sur place , un subrogé tuteur
est élu en la personne du commissaire Albin qui dirige
le commissariat de police de Vienne .
La
généreuse sollicitude de notre oncle-tuteur nous permet
de conserver une vie de famille préservée . Georges
et moi-même échappons ainsi à la tutelle de l’orphelinat
de la police . Angèle Satre s’installe à la maison pour
épauler Marie Paule qui travaille à la Marie de Vienne
. Angèle s’occupera particulièrement de Georges qui
va avoir 7 ans .
Pour
ma part , je viens d’avoir seize ans . Je trouve refuge
dans une chambre située sous les toits dans le même
immeuble que notre appartement . C’est en compagnie
de Charlie Parker , Miles Davis , Dizzy Gillepsie ,
Louis Amstrong , mes musiciens préférés de cette époque
que je vais ………
……
Plusieurs années après , je prends conscience que je
n’ai fait que croiser mes parents . J’ai partagé un
temps de vie avec eux , puis ils sont partis …
je n’ai pas eu le privilège de les voir vieillir .
Mais
, on se souvient toujours … et on se rappelle
…
La
fiction rejoint la réalité et … mes souvenirs personnels
.
Oui
, on se rappelle ….
Je
passe mon B.E.I. , Brevet d’Enseignement Technique et
des C.A.P. de dessin , de tourneur et d’ajusteur . Ne
voulant pas rester tributaire de l’oncle Victor , avec
la complicité de mon oncle Louis , je me fais embaucher
chez Berliet à Vénissieux … Pas comme dessinateur industriel
, mais Jeune Ouvrier « aux pièces » … Dure la
vie! Mais j’évolue et je deviens dessinateur industriel
.
Par
la suite , après sa scolarité , Georges va suivre des
cours dans un collège de Tournon pour être « maître
formeur » …Oui il fut un manuel…à l’école !
C’est
ainsi que la vie de chacun de nous trois s’établit :
En
1958 , c’est le mariage de Marie Paule et de Jean Tunési
.
En
1959 , Luc arrive au monde , déjà sans cheveux…
mais un beau bébé de 4 kilos .
En
1961 , Bertrand vient tenir compagnie à son frère
.
En
1962 , Florence , enfin une fille !
En
1964 , Christine , la petite dernière .
Entre
temps , la famille Tunési quittera Vienne pour s’installer
à Tignieu .
Le
26 mars 1960 , Henri et Lili sont heureux de vous
annoncer leur mariage .
En
fin d’année , c’est au tour de Véronique d’agrandir
le cercle de famille .
En
1970 , dix ans après sa sœur , c’est la naissance
de Valérie .
Notre
frère , Georges épouse Annie Doithier en
1967 . Ils auront 2 enfants :
En
1969 , naissance d’Estelle .
En
1972 , naissance de Thibaut .
Pendant
de nombreuses années , toute la famille se retrouvera
chez Marie Paule et Jean qui ont l’art et la manière
d’organiser des fêtes auxquelles nous assistons
avec plaisir .
Or
, la vie va continuer pour chacun de nous avec ses aléas
, nous savons tous qu’elle n’est pas « un long
fleuve tranquille » .
Le
13 septembre 1978 , Marie Paule disparaît à 45 ans ,
créant un vide auprès de ses enfants .
Quelques
années plus tard ,
Le
17 janvier 1997 , Jean a son tour va rejoindre Marie
Paule .
Rappelons-nous
aussi , la nuit du 21 juillet 1969 , 500 millions
de téléspectateurs , et moi, et moi , sommes scotchés
devant notre téléviseur pour assister aux premiers pas
de l’homme sur la lune !! Vive Armstrong …
….Voici
la vie à travers un kaléidoscope de souvenirs
……
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