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 annexes > histoire du camp Stalag XIA de Altengrabau

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HISTOIRE DU CAMP STALAG XI A DE ALTENGRABAU

 

 

Tous les écrits et photos ont été récupérés sur internet sur les sites de :

Gilbert Autheman et de Patrick Pognant  que je remercie pour leur travail de mémoire .

 

Allemagne 1942 - Altengrabau : le Stalag XI A

 

Page dédiée à la mémoire de Pavel Hrysz

Et à tous ses frères de misère du Stalag XI A d’Altengrabau

 

        Les pages des « Souvenirs de guerre » de mon père évoquant le Stalag XI A d’Altengrabau en Allemagne ont été référencées par plusieurs sites . Une internaute  a passé beaucoup de temps à faire des recherches . Il faut remercier cette internaute qui , modeste et généreuse , souhaite garder l’anonymat : son père Pavel Hrysz , d’origine polonaise ( il avait rejoint, dès 1939 , la population étrangère de volontaires rassemblée dans un camp d’instruction miitaire à Coedquidan dans le Morbihan - via le front ) , aujourd’hui décédé , a souffert dans ce camp comme mon père et comme dles milliers de prisonniers qui y ont transité . Il est bon de rappeler que les mots et les noms de l’Histoire, souvent abstraits et décharnés aux yeux des jeunes générations , cachent des blessures et des souffrances qui saignent et geignent toujours dans les mémoires des survivants et parfois , de leus enfants .

 

        La vertu principale des écrits de prisonniers est de donner une dimension humaine , charnelle , aux faits officiels doctement et froidement couchés sur le papier glacé des livres d’Histoire .

 

        Altengrabau (Altengrabaw en allemand) n’est pas un nom de lieu (lieu-dit , village , bourg, ville …) mais le nom d’un camp militaire qui fut transformé au début de la guerre en camp de prisonniers . Altengrabau se trouvait dans un petit village du nom de  Dörnitz , près de Magdeburg , en Saxe , à 90 km de Berlin . Le camp était très grand et les prisonniers vivaient regroupés en communauté de régions et de pays .

 

        Aujourd’hui , c’est une « zone interdite » , militaire qui sert vraisemblablement de terrain de manœuvre . Il est inaccessible au public , et des panneaux dissuasifs font état de « danger de mort » .

        La gare d’Altengrabau est , elle , accessible, mais totalement désaffectée . Néanmoins , on peut imaginer que les convois de prisonniers y parvenaient . C’est une gare Terminus , très bien équipée de voies de stationnement , de quais et de projecteurs. L’entrée du camp est toute proche .

 

        Aucune plaque commémorative ne signale que ce site a été un camp de prisonniers de guerre , ni à proximité de l’entrée , ni à la gare , ni dans le petit village de Dörnitz . (voir photographies annexe de Gilbert Autheman .

 

 

Janvier 1942 - mars 1942 : l’hôpital du Stalag XI A .

 

Souvenirs de Albert Pognant

 

        « Me voilà donc à l’hôpital  du stalag XI A , le grand camp . Nous sommes le 3 janvier 1942 . Ce n’est pas un hôpital mais une véritable cour des miracles … Je me souviens de quelques personnages . Ainsi , pour soulager son prurit , un fleuriste qui a attrapé l’eczéma des fleuristes (provoqué par le pollen des fleurs) frotte avec un morceau de couverture une vilaine plaie à la jambe provaquée par les démangeaisons . Un autre gratte ses hémorroÏdes avec une brosse à dents ! Un instittuteur marseillais est ni plus ni moins fou .  A moins qu’il ne joue au fou .Nous n’avons jamais pu savoir la vérité … Une épidémie de typhus se déclare dans le camp et à l’hôpital . Les allemands nous font brûler toutes nos  paillasses . Les vêtements et les couvertures sont passés à l’étuve .

 

        A proximité du Stalag , il y a un camp russe . Tous les jours à l’hôpital , on amène des Russes (il en meurt une cinquantaine par jour) . On assiste à ce spectable lamentable: les Russes morts sont déshabillés par d’autres Russes et entassés sur une charrette . Ils sont ensuite jetés dans une fosse commune que les Allemands recouvrent de chaux vive .

 

        Le taux de mortalité est beaucoup plus élevé chez les Russes à cause de leur sous-alimentation un euphémisme! Ils crèvent littéralement de faim . Nous , nous avons la chance de recevoir encore des colis de chez nous . Puis , comme nous travaillons , on se débrouille . Certains ramènent des pommes de terres , d’autres volent du pain … D’ailleurs , on vole tout ce que nous pouvons voler et c’est pourquoi nous parvenons à subsister . Les Russes n’ont pas notre chance . Par ailleurs , la répression de la part des Allemands est beaucoup plus forte sur les Russes que sur les autres . Ainsi , j’ai vu un jour un Russe ramasser par terres un mégot de cigarette . Il s’est fait froidement descendre par un soldat allemand ! Il n’aurait jamais abattu un Français de cette manière . Les Allemands considéraient les Russes comme des sous-êtres . Au début , nous sommes très choqués puis peu à peu , cela fait partie de notre réalité .

        

        Il est clair qu’à l’infirmerie , sous la protection d’un médecin , je suis une sorte de privilégié . Il faut dire que les médecins sont formidables et protègent tous les prisonniers, dans la limite de leurs possibilités . Un beau jour , m’avertit que le médecin chef français va me présenter au médecin chef allemand pour que je sois reconnu inapte au travail . Le jour arrive, on comprendra qu’avec la bénédiction de mon médecin , j’ai fumé de l’aspirine et que je présente des symptômes cardiaques … Le médecin chef français me défend donc devant le médecin chef allemand qui prononce « D.U. » ( initiales allemandes qui signifient « inapte au travail ») / Grande est ma joie intérieure . Je me vois déjà rentrer en France !

 

        Effectivement , je quitte les commandos et rejoins le camp . On nous parque à deux mille pour former un convoi d’inaptes renvoyés en France . Malheureusement , il y a sans doute eu un coup dur entre le régime de Vichy et les Allemands (nous n’avons que très peu de nouvelles) car les deux mille inaptes sont remis au travail ! J’ai fumé de l’aspirine pour rien …

 

        Je demeure au camp et reste en contact avec les médecins français de l’hôpital , séparé par un simple barbelé . Là , nous faisons beaucoup de sport . Je fais partie de l’équipe militaire de football du camp .

 

        Un jour , en me promenant dans le camp , je retrouve mon ami d’enfance Jacques Cantharelle , un Diergols , en compagnie d’un autre Diergols , Jean Derny que je connaissais de vue (et qui deviendra par la suite mon cousin par alliance…) Je me débrouille pour être placé dans la chambrée de Jacques et à partir de là, nous , les trois Diergols , restons toujours  ensemble » .

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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